Le Conseil fédéral est chargé de mettre en place et accélérer une politique de corridors humanitaires sûrs et légaux pour atteindre l'Europe (accélération et forte augmentation du contingent humanitaire et des visas pour regroupement familial). Il est aussi chargé de travailler sur une clé de répartition avec les Etats européens dans le cadre de l'initiative "Save Lives". Le Conseil fédéral est aussi tenu d'intensifier les contacts avec d'autres pays que ceux de l'UE pour intensifier les possibilités de réinstallation et leur capacité d'accueil.
Le président de la Commission européenne, Monsieur Jean-Claude Juncker, a récemment défendu une claire « ouverture des portes européennes » pour les réfugiés en vue de faire accepter par les Etats européens une augmentation massive des voies de migration légales. Dans le même sens, le Conseil fédéral a lancé le 6 mars 2015 une opération de contingent humanitaire pour que 3000 personnes provenant des zones du conflit syrien soient accueillies en Suisse. Après consultation des cantons, il a été décidé que 2000 personnes seraient accueillies dans le cadre du programme de réinstallation durable et que les 1000 autres obtiendraient un visa humanitaire au titre du regroupement familial (conjoints et enfants mineurs uniquement). Cette opération vient s’ajouter à celle déjà initiée en 2013 et à l’aide sur place qui a été augmentée jusqu’à 178 millions de francs depuis le début du conflit. Compte tenu des évènements survenus ces dernières semaines, il est important que le Conseil fédéral réanalyse la situation bien avant l’automne compte tenu de l’impossibilité toujours plus grande pour bon nombre de réfugiés de trouver protection en Libye ou dans les pays voisins à la Syrie. Il est aussi nécessaire d’accélérer la sélection des personnes qui seront accueillies et faire en sorte d’en accepter plus que les 1000 prévues pour la seule année 2015. Les préparatifs de cette campagne humanitaire et les projets d’intégration prévus ainsi que l’accueil des cantons face à cette opération doivent être intensifiés massivement. S’agissant des visas humanitaires, le critère du regroupement familial devrait être réanalysé de sorte à pouvoir accepter des membres de la famille autres que les enfants mineurs et les conjoints.