
Il y a quelques jours, à l’occasion de la traditionnelle conférence de la rentrée, je présentais aux directeurs et directrices d’établissement puis aux représentants et représentantes de la presse ma vision de l’école ainsi que les projets que le DFJC entend entreprendre dans les mois qui viennent. Voici quelques extraits du discours que j’ai prononcé :
L’importance de la formation et les valeurs qu’elle porte :
« La formation dispensée par l’école publique, la formation au sens large, de l’école maternelle au postobligatoire et au niveau de l’enseignement supérieur, reste en effet l’une des clés pour doter les adultes de demain de moyens solides, non seulement des compétences professionnelles mais aussi des outils intellectuels, leur permettant de trouver leur place, et mieux encore, de s’y épanouir. (…) La formation est notre bien public le plus précieux et la mission la plus noble de l’Etat. »
L’éducation numérique :
« Le premier chantier concerne l’éducation numérique. Nous avons un bond en avant à faire dans ce domaine. La numérisation transforme profondément toutes nos relations sociales, professionnelles, intimes et politiques. (…) Consciente de la nécessité de répondre aux enjeux de cette révolution, je souhaite ouvrir la possibilité aux établissements de conduire des projets pédagogiques, non pas autour du numérique mais avec lui. Le numérique doit être envisagé comme une composante de l’enseignement au quotidien et non pas soumettre l’enseignement à des impératifs techniques désincarnés. Notre manière de penser et de nous concentrer est profondément modifiée avec l’usage des technologies. Loin de l’enthousiasme naïf ou de la condamnation nostalgique, il est important de former les jeunes à une perception raisonnée de ces évolutions. »
Des mesures socio-éducatives :
« Le deuxième chantier concerne les mesures socio-éducatives. A partir des besoins et des propositions transmises par les professionnels du terrain, un groupe de travail interservices au DFJC (SESAF, SPJ, DGEO) a établi un rapport en 2017 sur le développement de prestations socio-éducatives dans les établissements scolaires. (…) On ne s’arrête pas au stade du rapport et on passe à l’action, car nous devons donner des pistes aux enseignant-e-s qui sont en première ligne devant ces nouvelles problématiques. Sur la base de ce travail, j’ai validé une phase pilote de deux ans pour six établissements scolaires. Sélectionnés parmi les treize qui ont participé à l’enquête, ils se voient soutenus dans l’extension des prestations existantes et le développement de prestations socio-éducatives nouvelles. »
Mise en œuvre de la LEO et ajustements :
« Enfin, le troisième chantier concerne la mise en œuvre de la Loi sur l’enseignement obligatoire (LEO). (…) Poursuivant la mise en œuvre de la LEO appliquée depuis quatre ans, cette rentrée est importante. En effet, elle voit pour la première fois le déploiement de plusieurs ajustements développés en partenariat avec l’ensemble des acteurs concernés (représentant-e-s des directions d’établissements, associations professionnelles, syndicats et APE) et décidés en mars dernier par le Conseil d’Etat. La maîtrise de classe en VG est ainsi renforcée par l’augmentation du temps de présence auprès des élèves pour les enseignants chargés des Options de compétences orientées métiers (OCOM). Ces derniers assureront les deux périodes du nouveau groupe Formation générale des OCOM consacrées au programme d’approche du monde professionnel (AMP) et aux projets intégrant les MITIC, deux thématiques aux moyens pédagogiques par ailleurs renforcés. Intégrant ces évolutions, une nouvelle grille horaire entre également en vigueur. Elle enrichit le programme de 9ème année HarmoS d’une 33ème période dévolue à l’enseignement de l’Histoire. (…) L’enjeu aujourd’hui consiste à trouver les modalités adéquates visant à simplifier les horaires afin que les élèves de 9-10 et 11S de VG puissent disposer d’horaires simplifiés sans empêcher la perméabilité du système. L’objectif central est de renforcer la maîtrise de classe dans un but de préserver l’intérêt des élèves même si cela devrait nécessiter des ajustements sur le plan de l’organisation des établissements. (…) Au vu de l’importance de ces questions, j’ai décidé de présider moi-même le GT LEO et d’intensifier le rythme des travaux afin que nous puissions traiter de nouveaux réajustements dans les meilleurs délais. (…). Dans cette optique, j’ai aussi décidé d’aller visiter ces prochains mois un nombre significatif d’établissements scolaires, tant les conférences de maîtres que les classes, afin de me faire une idée précise des problèmes rencontrés et des réajustements qui s’imposeront le cas échéant. Il va sans dire que je suis consciente de l’important chemin d’ores et déjà parcouru. Je suis attachée à une forte stabilité de l’école et ces réajustements se feront bien entendu toujours avec vous. »
Message final aux directeur-trice-s d’établissement, aux doyen-ne-s et aux enseignant-e-s :
« Face à l’ensemble des responsabilités et défis que nous partageons, le travail des directions d’établissements, des doyen-ne-s et des enseignant-e-s, ainsi que des autres collaborateur-trice-s du département, est aussi passionnant qu’exigeant. Il me tient dès lors à cœur de promouvoir un contexte facilitateur et de confiance réciproque tout en maintenant une dynamique d’évaluation constructive. Augmenter vos responsabilités mobilisatrices et l’autonomie des enseignant-e-s, offrir de nouvelles possibilités d’inventer et de collaborer représente une mission cardinale de notre système scolaire. La qualité de votre travail, votre professionnalisme et votre engagement au service de la formation publique vaudoise sont pour moi essentiels pour préserver et consolider ce bien public fondamental. Soyez-en ici vivement remerciés. »
(Seul le discours prononcé fait foi)