
La politique vaudoise d’insertion économique des jeunes adultes, à l’aide sociale et ne disposant pas d’un certificat de formation professionnelle, est un franc succès. En 10 ans, près de 3’000 jeunes ont passé par le programme FORJAD avec un taux de réussite en fin de parcours de 65%, et on dénombre plus de 1’000 diplômés avec un emploi désormais durable. Mille diplômés insérés, c’est plus de 25 millions de francs de dépenses en moins par année pour l’aide sociale. Le même parcours est aussi accessible pour des bénéficiaires de l’aide sociale de plus de 25 ans. Par ailleurs, les autorités cantonales vaudoises, d’entente avec les milieux patronaux et syndicaux, ont mis en place ces dernières années une politique d’appui à l’orientation professionnelle de l’ensemble des Vaudoises et des Vaudois, notamment axée sur les besoins des jeunes et des jeunes adultes.
Ces progès étaient indispensables et montrent déjà des résultats très positifs. Pourtant, là où le Canton de Vaud peut encore mieux faire, c’est dans l’appui à la certification professionnelle des adultes qui travaillent ou qui sont à l’assurance-chômage sans détenir de diplôme. En effet, avec l’érosion constante des métiers, souvent manuels, qui ne nécessitaient pas de titre officiel il y a dix ou vingt ans, le risque de se retrouver durablement sans emploi, après une restructuration d’entreprise est très élevé si on est dépourvu d’une certification.
Parallèlement à la défense de notre tissu industriel et économique cantonal, il faut dès lors renforcer la procédure de qualification des adultes par la validation des acquis de l’expérience. Il s’agit par ce biais d’éviter que les adultes, qui ont une solide expérience professionnelle, doivent être obligés de retourner sur les bancs de l’école. Si cette politique de soutien est conçue sans obstacles administratifs inutiles, elle permettra aux adultes concernés d’obtenir rapidement un titre de formation certifié, y compris un CFC. Quand on sait que la détention d’un CFC est un rempart fort contre le chômage et les bas salaires, il est très important de consolider cette option. Le Conseil d’Etat vaudois vient de publier un projet de loi qui va dans ce sens. Au-delà des possibles clivages politiques, bien visibles en période électorale, le soutenir est un impératif d’avenir.