Transmission des savoirs, des cultures et du patrimoine : un impératif citoyen

Révolution numérique, robotisation, enjeux énergétiques, offensives populistes autoritaires et radicalisations : nous avons à relever dans les années qui viennent d’immenses défis. Dans ce paysage d’incertitudes, il est impératif de reconnaître, avec force, l’ensemble des formes d’expression qui développent notre sens critique et notre aptitude à innover. Et qui poursuivent l’objectif de préserver notre liberté d’entreprendre.

L’histoire nous apprend que ce ne sont pas ceux qui ressassent le passé ou défendent le statu quo, mais bien ceux qui cherchent à construire l’avenir, en se basant sur une compréhension riche de ce qui nous a précédé, qui sont appelés à nous faire progresser. C’est dans ce contexte qu’un développement fort de la formation, de la culture et du patrimoine prend tout son sens. Que l’on soit artiste, bibliothécaire, éducateur de la petite enfance, enseignant, conservatrice de musée ou metteur en scène, la transmission est au cœur de ces professions qui ont l’humain pour préoccupation première. Depuis l’école enfantine, en cours de formation, et tout au long de la vie, la transmission est un enjeu quotidien qui nous permet d’ouvrir les yeux.

Favoriser la transmission, c’est questionner les valeurs qui nous relient, à tous les niveaux de l’enseignement et dans le cadre des missions culturelles, aussi diverses soient-elles. Transmettre, c’est rendre accessible notre patrimoine culturel, en ouvrant les musées, les théâtres et les salles de concert, non pas au public, mais à tous les publics. C’est garder le lien, toujours vivant, avec la société et s’intéresser à l’autre, à la fois semblable et différent, quel que soit notre âge, et au moins de 5 à 99 ans. D’ailleurs, l’examen des modes de transmission de nos héritages culturels et la préparation à notre avenir en dit long sur notre processus démocratique. Je plaide pour une transmission forgée main dans la main, avec et pour tous les publics, pour une construction d’en bas, dans un échange continu entre professionnels et citoyens.

Ce n’est pas un hasard si les défis scolaires, culturels et patrimoniaux, qui attendent demain les Vaudoises et les Vaudois, ont la transmission et le compagnonnage entre générations pour fil rouge. Car formation, culture et patrimoine forment un tout. Le patrimoine historique, comme l’ensemble du patrimoine culturel, joue un important rôle de témoin matériel de l’histoire des sociétés et des hommes. Un même fil relie les objectifs de ces domaines, qui gagneraient à dialoguer encore plus, à mieux apprendre et à construire ensemble. L’ambition des grands chantiers culturels en cours ne doit pas nous faire oublier l’essentiel. Le rayonnement culturel du Canton de Vaud, au-delà de nos frontières cantonales, se bâtira avant tout sur notre capacité collective à faire dialoguer les secteurs de la formation, de la culture et du patrimoine. Car ce champ à cultiver est plein de promesses.

Le rôle du politique ? Fédérer, donner des impulsions et arbitrer là où cela est nécessaire, bien sûr, dans l’intérêt général, et tisser patiemment de la cohérence entre les actrices et acteurs du terrain. Sans oublier peut-être le plus important: insuffler de l’enthousiasme pour construire notre avenir commun.

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